TCHI TCHA

Publié le par Vassili

Après un long silence, et pour me faire pardonner - ou pas -, je vous propose aujourd'hui non pas une, mais deux chroniques cinéma (je suis un fou).


Les films du jour sont des films assez noirs, assez glauques, mais intéressants de différentes façons.


Le premier a pour nom



http://img121.imageshack.us/img121/3176/thecraziesaffiche.jpg



THE CRAZIES


Je ne peux pas dire, pour commencer, que je sois un grand fan de l'acteur principal, à savoir le monolithique Timothy Olyphant, qui était sans doute un excellent interprète pour l'impassible Codename 47 dans Hitman, mais me convainc beaucoup moins ailleurs (y compris dans celui-ci). Je ne suis pas non plus un grand fan de Radha Mitchell, sa comparse à l'écran.


En revanche, j'ai toujours plutôt apprécié l'original de ce film, signé Romero (et baptisé en France "la nuit des fous-vivants", mais quelle bonne idée). Et je fus plutôt rassuré de voir que Romero produisait ce remake, ainsi que de voir le scénariste de l'excellent The Machinist à l'écriture.


Le scénario, en lui-même, est assez classique: les habitants d'une bourgade deviennent fous et violents à l'extrême, et la survie s'organise. En gros, on remplace les zombies par des fous.


Mais l'intérêt se situe ailleurs: la source de la folie est un germe, contrôlé par l'Armée, qui évidemment contrôle de près l'évolution de la pandémie, manifestement destinée à devenir à terme une arme dévastatrice.


Les expérimentations de l'armée sur les virus ne sont pas légion au cinéma, et la charge délivrée par l'original avait fait grincer pas mal de dents, chemin que celui-ci semble vouloir emprunter à son tour.


Et si la trame est classique à outrance, le film recèle néanmoins quelques solides morceaux de bravoure, ainsi qu'un rebondissement final remarquable.


Je déplore en revanche que les producteurs aient eu l'idée saugrenue de coller un second cliffhanger, pour amorcer une éventuelle suite, qui gâche un peu la portée du précédent.


Produit assez standard, mais tout à fait honnête, The Crazies est tout à fait de nature à vous offrir un bon petit moment de cinéma.






Autre film, autre genre, mais surtout autre qualité:


http://img809.imageshack.us/img809/6080/lelivredeli.jpg


LE LIVRE D'ELI

Des frères Hughes, avec Denzel Washington


Un voyageur anonyme convoie un livre à travers des Etats-Unis postapocalyptiques.


Les frères Hughes sont les auteurs de l'excellent "V pour Vendetta"  (oui je sais il est loin d'avoir fait l'unanimité). Donc, quand ils ont annoncé cet ambitieux projet fantastique avec Denzel Washington, l'amateur n'a pu que pousser un "slurp" d'impatience.


Le film en lui-même présente une approche graphique très intéressante. Un peu de Terence Malick, un peu de wertern des années 50 et 60, un poil de Georges Miller pour le design très Mad Max, de larges emprunts au monde vidéoludique et à Fallout 3, la plastique du film souffre peu de contestations. Même les scènes martiales sont tout à fait esthétiques, rapides et stylées, avec un Washington parfaitement crédible.


Mais venons-en au coeur du film: le Livre. A travers le titre, je pense que tout le monde a compris de quel livre il s'agit. Et c'est là que réside tout le mystère du film: est-ce un film qui tâche d'apporter une approche nouvelle aux Ecritures, les parallèles entre Washington et un Messie sautant aux yeux? Les références, multiples et variées, à des éléments de la Bible sont autant d'indices, en particulier cette ville dirigée par Carnegie (Gary Oldman, beaucoup trop cabot), qui emprunte de larges traits aux cités décadentes présentées dans la Bible. Est-ce un film sur le pouvoir de la parole (ce qui renvoie, du reste, au mysticisme, en particulier pour les traditions hébraïques)? Est-ce un film sur l'espoir à travers la culture et la connaissance, biens les plus précieux qui soient offerts à l'homme mais auxquels il tourne trop souvent le dos?


Je n'ai pas besoin de préciser qu'étant donné le ton employé, la métaphore est creusée mais sans éxagération, ce qui peut décevoir, la contrepartie étant de ne pas avoir un "happy end born again christian" qui pourrait hérisser le poil, mais un final plutôt bien amené, qui sera de nature à mettre d'accord les croyants et les autres.


Les films postapos de qualité ne courrent pas les rues, donc même si ce Livre d'Eli n'est pas un chef d'oeuvre, et même si un scénario ou une réalisation plus ambitieuse auraient pu lui apporter une plus-value évidente, je ne peux que vous conseiller d'y jeter un oeil attentif, pour vous faire une idée.


Et puis, il y a Ray Stevenson dedans, et Ray Stevenson, c'est quand même Titus Pullo!

Publié dans Mon univers

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<br /> <br /> Marrant, on a du voir ce film plus ou moins en même temps.<br /> <br /> <br /> Belle réalisation du point de vue esthétique, bonne atmosphère post apo comme on les adore. <br /> <br /> <br /> Si l'idée finale est intéressante, les 10 dernières minutes sont par contre un véritable enfer. La "béatification" du héros est assez grotesque dans l'approche et la mise en scène. La voix off<br /> est ridicule et racoleuse, très kitsch, et laisse sur l'impression d'avoir prêté du sérieux à une intrigue finalement très caricaturale.<br /> <br /> <br /> La mode des films qui gardent tout pour la fin, avec un gros "in your face" peut virer au cauchemar quand elle est mal maîtrisée, et c'est le cas ici.<br /> <br /> <br /> Dommage vraiment, mais le film reste un bon moment.<br /> <br /> <br /> <br />
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