Le mot de Cameron

Publié le par Vassili

Tout d'abord, ainsi qu'il est de coutume, bonne année à tous!

Ces impératifs étant évacués, il est plus que temps de commencer l'année avec ce que je fais le mieux (toutes proportions gardées et en toute humilité): exprimer ma mauvaise humeur ou mon vif mécontentement!

Et pour ce faire, quoi de mieux que l'inénarrable

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AVATAR,
de James Cameron

Parfois, le sort vous réserve d'entrée une belle surprise. Mais pas toujours celle que l'on croit. Ainsi, en ce début d'année, ce que je pensais être une claque cinématographique s'est finalement transformé en une source d'inspiration pour le premier billet de cette nouvelle année. Je précise d'emblée que j'ai bien l'intention d'être tout à fait acide avec ce "film", tout comme j'ai bien l'intention d'en révéler "l'intrigue" (avec de gros guillemets) sans aucune espèce de bienveillance. Donc, chers lecteurs, si vous êtes 1- un amateur de Cameron, 2- un amateur de ce film, ou 3- si vous ne souhaitez pas vous faire raconter une histoire aussi brillante, je vous invite à passer votre chemin tant qu'il est encore temps, en tous cas, moi, je vous aurai prévenus.

Commençons donc par le commencement: Jake Sully est un Marine. Vous noterez au passage à quel point il est important que le nom du protagoniste principal soit court, ce qui permet de retenir plus facilement son nom et donc de l'identifier. Autre remarque: comme beaucoup de héros de SF, notre héros est un Marine, un dur, un vrai, un tatoué, avec du poil et tout et tout (très peu cela dit).

Seulement voilà: le Jake... il est dans un fauteuil roulant. Et là, le fan de SF se pose la question que se pose également tout fan de Dupontel qui se respecte: "mais comment il va faire pour faire la guerre?". Excellente question, en effet.

Et là, ruse, enjeu psychologique du personnage, création riche: le Jake, en fait, il n'est pas là pour faire la guerre. Mais c'est un Marine ou pas? Oui oui, mais un Marine en fauteuil roulant, c'est un peu comme 90 millions de vaccins: ça ne sert à rien.

En fait Jake, il avait un frère. Un jumeau. Tout l'inverse: un cerveau. Comme quoi, entre deux jumeaux, on peut avoir les inverses. Toujours est-il que le frangin susnommé a été assassiné bêtement (d'ailleurs, quand on est assassiné, c'est souvent bête et regrettable, semble-t-il). Or (attention suivez bien, le noeud du scénar est là), le frangin en question avait été retenu pour le projet Avatar. Et là le spectateur attentif, c'est-à-dire celui qui ne ronfle pas comme moi, est ébahi: mais qu'est-ce donc que le projet Avatar?

Hop, voyage dans l'espace, vers la planète Pandora. La planète Pandora est une planète à la flore resplendissante, un havre écologique tout en splendeur seulement habité par les pacifiques Naa'vi et quelques bestioles peu recommandables. Mais tou ça, finalement, on s'en fout: le sous-sol est truffé d'une pierre qui vaut drôlement cher. On n'en saura pas plus: elle vaut drôlement cher.

Conclusion, et la le scénario devient Shakespearien, une compagnie sans scrupule voudrait pousser les Naa'vi, qui ont l'espèce de Baobab géant qui leur tient lieu de meublé pile vissé sur une grosse mine de ladite pierre qui vaut cher, à déménager vers un autre arbre à condition de feuillage égal. Elle a donc deux branches de l'option: leur mettre une rouste, ou la diplomatie. Et là déjà se dessine en filligrane le drame cornélien précédemment évoqué dont on se demande vraiment comment cela va se finir.

Le Projet Avatar donc, consiste à créér artificiellement des Naa'vi pour les introduire parmi les autres et tenter de se lier à eux, leur enseigner la langue, etc. Et pour "piloter" ces Naa'vi, on envoie la conscience d'un humain dans le corps du Naa'vi... Donc, le frère de Jake devait le faire, il est mort, pan, on prend son jumeau.

N'importe quel psy vous dira que donner à un infirme la possibilité de remarcher va perturber sa psyché et inévitablement le pousser vers ce corps de rechange donc vers cette ethnie de subsitution, pas un psy valable ni un sociologue au monde n'aurait laissé Jake poursuivre, mais Cameron si, parce qu'il a fait Titanic, et donc la psychologie ça le connait.

Jake arrive donc sur Pandora, où il rencontre la fine fleur des personnages de SF: la scientifique bourrue mais au coeur d'or (mais en fait c'est Ripley sans doute avant d'embarquer sur le Nostromo, enfin bref), le jeune scientifique idéaliste, la pilote d'hélicoptère au chewing-gum éternel (Michelle Rodriguez, la classe faite femme), et bien sûr le vétéran Marine qui a fait le Venezuela, qui en 2154 semble être le nouveau Vietnam.

Et bien sûr, le Vétéran, lui, il aimerait bien mettre une rouste aux Naa'vi pour retourner dans son Texas. Il demande donc à Jake de les espionner dans le dos des scientifiques (parce que le projet Avatar n'est ni un projet d'espionnage ni un projet de conversion fanatique, non non c'est une expédition hippie, c'est surement pour ça que la Compagnie le finance...).

Donc, Jake fait une première sortie avec son Avatar. Evidemment, il est grisé, fait de considérables dégats avec son énorme queue (pensez-donc, après des années d'abstinence, on a forcément une furieuse envie de marcher), etc.

Première mission de reconnaissance: Jake + deux scientifiques. Jake, c'est un Marine: il est con, il n'a rien lu, donc il découvre tout. Débile, psychotique et donc, non qualifié pour le rôle, à la Compagnie, on aime bien recruter avec des fléchettes sur un mur de CV. Donc, Jake se retrouve nez à muffle avec une grôsse bête, est séparé de son groupe, et se retrouve en bien mauvaise posture. Et la première fois que l'on se rappelle que le film est en 3D, et bien c'est pour un regret: Jake est traqué par la grôsse bête, qui fouisse pour en faire une sucette à la viande, et au lieu de montrer la grôsse bête fouisser devant nous, ce qui serait assez flippant, on la voit fouisser de profil, ce qui rend la scène neutre et nous spectateurs...

Parlons-en, tiens, de la 3D: de mon point de vue, dans le film, elle ne sert à rien. Rien du tout. Hormi une profondeur de champ fatalement accrue, aucun effet ne la sollicite dans un film qui s'y prête pourtant à merveille. Et la révolution 3D annoncée n'arrive pas à la cheville de Beowulf, sorti il y a déjà 3 ans. De même, l'orgie visuelle esperée est assez limitée: la jugnel luxuriante était mieux filmé par Spielberg ou Joe Dante dans les Jurassic Park, et les décors "exotiques" font un peu factices, la faute a un côté trop pur qui justement fait un peu trop propre, donc pas assez sauvage.

Revenons-en donc à notre bon Sully que n'eut pas renié Henri IV.

Notre bon Sully, donc, se retrouve à la nuit tombée à moitié à poil dans une jungle hostile. On notera d'ailleurs que le bestiaire est à des lustres, en terme de créativité, de Star Wars, par exemple, puisque les animaux présentés dans Avatar feraient bondir n'importe quel zoologue: ils ont tous des fonctions ou des attributs inutiles, or la nature ne créé rien d'inutile, à part Segolene Royal. Bref.

Sully est donc bien parti pour finir en tant que menu gastronomique pour ragondins hypertrophiés. Quand tout à coup, surgi de nulle part, une Naa'vi vient à son secours, tue les petits animaux puis leur rend un hommage poignant.

Second axe psychologique du film: la fable écologique poignante. Ce qui prouve qu'à 14 ans, âge qu'il avait, de son propre aveu, lorsqu'il a écrit le scénario, Cameron avait une acuité déconcertante sur les grands enjeux du monde.

Mais d'ailleurs, que sont les Naa'vi? D'allure générale, on dirait des primates doublés de félidés qui doivent mesurer dans les 3 mètres, et dont on nous dit que les os sont doublés de fibres de carbone. Intéressant, je pense que les derniers zoologues restant viennent de se suicider mais bon. En fait, j'ai une autre hypothèse: je pense que les Schtroumpf, en ayant marre de se faire savater par Gargamel, ont construit un téléporteur et sont arrivés sur Pandora où, miracle, ils étaient des géants. Seulement, Azrael s'est glissé dans le téléporteur, d'où le côté félin et le fait que quand un Naa'vi n'est pas content, il l'exprime en tentant vainement d'expulser une boulette de poils de sa gorge. En dehors de ça, ils marchent tels de grandes femmes africaines, ont le visage figé des femmes-chats hollywoodiennes, et parle un mélange d'idiomes africains et sudaméricains (qui n'a aucune cohérence), au cas où le spectateur n'aurait pas compris qu'ils représentent toutes ces tribus martyrisés alors qu'elles vivent dans une autre lumière et qu'elles respectent la nature tandis que nous, salauds de bourgeois nantis, nous conduisons des Porsche (enfin vous je ne sais pas mais moi oui). Et grâce à ce brillant parallèle, c'est toute la conquête de l'Ouest que Cameron nous renvoie, la colonisation, et l'on n'ose imaginer devant tant de finesse le message bouleversant que le film va ensuite nous transmettre.

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Naa'vi en période de rut

La jeune Naa'vi (puisqu'il s'agit d'une femme, et avec les Naa'vi ça ne saute pas aux yeux) rejette ensuite Jake pour l'avoir forcé à tuer ces pauvres bêtes. Et on se demande bien pourquoi elle s'est sentie forcer, surtout que l'instant suivant elle menace de le tuer. Et là, coup de bol incroyable pour Jake: elle parle américain. Mais comme un livre hein! Et d'ailleurs, ça c'est vraiment du pot, tous les personnages important parlent américain, grâce à l'école fondée par Grace la scientifique bourrue au coeur d'or.

Et double coup de bol: l'arbre sacré fait tomber des graines sur Jake. Il l'a choisi, on ne peut pas le tuer.

L'arbre, parlons-en: selon les Naa'vi, ces hippies, l'arbre contient l'âme des défunts, tout n'est qu'énergie et un être qui meurt rend son énergie à l'arbre qui la transmet à un autre être vivant. Idée vue et revue, mais je ne voudrais pas qu'on croit que je m'acharne, d'autant que le pire reste à venir.

On amène donc Jake chez les hippies. Après 2-3 boulettes, notre bon Jake ne se laisse pas démonter et en accomplit encore plus, mais les Naa'vi sont sympas, et même devant quelqu'un qui se torche avec leurs traditions et a l'air de se curer le nez avec les poignets, ils gardent leur calme et acceptent de l'éduquer.

Donc, Jake part sous la houlette de sa petite camarade (dont le nom m'échappe donc nous l'appelerons Kittie) pour tout apprendre: marcher, chasser, dresser, etc. Mais... mais... ne seraient-ce pas les étapes de la croissance? Comme il réapprend à marcher, Jake renaitrait-il sous cette nouvelle enveloppe? Mais quelle puissance psychologique! Quelle construction des personnages! Manquerait plus que Jake couche avec sa tutrice (suspense!).

Jake doit donc dompter sa monture. Première étape: dompter un bélier croisé avec un Vélociraptor. Et les Naa'vi ont une jolie natte, qui leur permet de fusionner leur esprit avec celui de leur monture! Quelle démonstration de shamanisme, quelle proximité avec la nature, comme ils ont l'air sympas par rapport aux humains!

Deuxième étape: dompter ce qu'il faut bien appeler un Cracoucass géant (comme quoi on n'est jamais bien loin des Schtroumpf).

schtroumpfsles05.jpgScène de dressage Naa'vi

Bon, trève de suspense, Sully va dresser son bestiau sans coup férir. On notera au passage qu'une scène de vol à dos de Cracoucass, ça rendrait pas mal en 3D. Et bien non. Foin. Rien en vue subjective... A ce stade, on ne garde ses lunettes que parce que c'est flou sans elles.

En tous cas, Kittie est très fier de Jake, et donc il copule au milieu de néons géants, c'est beau comme du Christian Audigier. L'histoire ne dit pas si les Naa'vi copulent en se coincant la natte.

Seulement, les méchants humains, dans leurs batiments de ferailles, en ont assez d'attendre que Jake s'acclimate. D'ailleurs, il ne parle même pas la langue, c'est dire comme la culture Naa'vi le fascine.

DOnc, les humains en ont marre. Ils envoient leurs engins de chantier déblayer le terrain. Jake, évidemment, n'est pas content. Et voyant cela, les humains le font mettre aux arrêts.

Mais la Compagnie avance! L'arbre-maison est menacée! Les efforts de Jake seront vains: le chef des Naa'vi meurt, Kittie est très triste, elle chasse Jake... Quel drame! On vient d'arriver chez Racine (normal, pour un arbre-géant, oh oh oh).

Heureusement, Jake peut compter sur les militants Greenpeace qui l'entourent! Tout ce petit monde s'échappe et va se réfugier ailleurs, loin des militaires, pour que Jake puisse regagner son coprs de Naa'vi et aider les malheureux aborigènes contre les ignobles pollueurs. Quelle subtilité dans ce conte, et pourtant tout est tellement accessible. Autant d'idées que l'on arrive à transmettre avec tant de facilités, quel travail d'écriture.

Parenthèse: j'avais reproché à District 9 de galvauder son idée de départ, très intéressante mais sous-exploitée. Avatar présente une tare bien pire: un point de départ crétin et facile, bassiné à grands renforts d'allusions et d'images faciles... Définitivement, si vous ne devez retenir qu'un film de SF en 2009, preferez District 9.

Donc, Jake reprend son corps de Naa'vi. Problème: kittie est fâchée, Grace est blessée, et le nouveau chef, c'est son beauf, et ils ne s'entendent pas très bien. Donc, Jake doit faire le beau. Pour ce faire, quoi de mieux que capturer le Cracoucass géant? Le plus grand des Cracoucass? Celiu qui lui assurera le statut d'icône chez les Naa'vi?

Aussitôt dit, aussitôt fait: Jake chevauche sa monture, arrive au-dessus de l'autre et... rien. Rien du tout. Au moment où, pour la première fois du film on frétille un peu sur son fauteuil en espérant un combat aérien d'anthologie, on n'a... rien. Jake arrive en pleine transe hippie, au milieu des Naa'vi remplis de salsepareille, sur le dos de son Cracoucass.

Et là, forcément, son beauf, il n'est pas vraiment ravi, mais il doit se rendre. Jake va donc voir belle-maman, et lui demande si elle peut sauver Grace. Belle-maman fait LA révélation: l'âme de Grace peut passer dans le corps de son Avatar, définitivement. Bon, évidemment, ça loupe, il fallait un enjeu dramatique et que les humains tuent l'une des leurs. Mais se dessine, comme en ombre chinoise, avec une maestria d'écriture digne de James Ellroy, une issue heureuse pour notre Jake qui, rappelons-le, est toujours handicapé en tant qu'humain.

Bref, Jake sonne la charge: le sanctuaire Naa'vi est menacé par du napalm, donc c'est la GUEEEEEEEERRE! Jake réussit en deux temps trois mouvements à unifier toutes les tribus Naa'vi (et on se demande bien pourquoi ils ne l'ont pas fait plus tôt). La guerre éclate entre les Cracoucass et les hélicoptères dans les cieux, et entre des animaux hostiles et des robots géants en bas. Des animaux? Mais oui! Parce que Jake a prié Enya, la déesse Nature des Naa'vi. Les Naa'vi lui ont dit que ca ne servirait à rien, mais Jake is Jake, donc Enya se laisse séduire. Evidemment, le beauf se fait buter en plein acte d'héroisme, et à la toute fin il ne reste plus que le Vétéran méchant dans son robot de guerre et Jake dans son Avatar. Héroine moderne, c'est Kittie qui va sauver la mise à son Don Juan en utilisant l'arme preferée des Naa'vi, à savoir le poteau télégraphique en guise de flèche (ils mesurent trois mètres, souvenez-vous).

Jake est au plus mal, blablabla, bon on s'en doute son âme va passer dans son corps de Naa'vi définitivement, et les humains sont renvoyés sur ce qui est qualifié de "leur planète morte". En gros, tel le premier Yann Arthus Bertrand venu, Cameron nous explique que nous ne sommes que des cons, irrécupérables, qu'on ne pense qu'à détruire, que la Nature c'est la vie, et que c'est pas bien, qu'on a beaucoup à apprendre des primitifs, etc, autant d'idées sans doute très séduisantes pour Cameron à 14 ans ou pour ses spectateurs du même âge, mais qui sont un peu courtes pour des spectateurs adultes... A quand une interdiction aux PLUS de 16 ans?

Bref, un film qui n'est pas fondamentalement désagréable à regarder, mais trop brouillon, trop fouillis, pas du tout la claque technologique annoncée, pas du tout non plus le spectacle du siècle en 3D, et surtout un fond qui fait cruellement défaut: si c'est une fable, elle est très nettement insuffisante, et si c'est un film à grand spectacle, et bien à mon goût on est beaucoup trop spectateurs pour un film en 3D. Dommage.

neytiri03.jpg
- Mais? Il est si mauvais que ça notre film?
- Paix, femme.

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<br /> <br /> Bien sur que le pamphlet politique est assez grossier, mais de toutes facons ce n'est pas l'objet de ce film, qui à mon avis est un pur divertissement, une des fonctions premières du cinéma.<br /> A ce titre, le succès populaire que l'on constate, est une preuve que cette mission est remplie avec brio, ce qui suffit à en faire un film réussi.<br /> <br /> Je ne doute pas une seconde que de nombreux films font une critique beaucoup plus efficace de la société américaine, mais ce sont des films d'un autre genre, d'une autre catégorie. On ne peut pas<br /> comparer des choses incomparables.<br /> Ce qui est plaisant dans Avatar, c'est qu'il est un film assez complet, contenant de nombreux messages sans les marteler pour autant (sauf l'écologie je te l'accorde, et c'est chiant).<br /> Je suis bien d'accord sur l'inutilité d'un tel film dans d'autres registres que celui du divertissement, mais comme souvent, quand un film fait énormément de bruit, les attentes du spectateur<br /> sont décuplées et la critique qui s'en suit n'est plus parfaitement objective.<br /> Je pense que ton jugement est biaisé dans ce sens, et j'ai plaisir à t'emmerder avec ca.<br /> Imagine que tu sois tombé sur ce film par hasard, sans n'avoir rien lu ni entendu à son sujet, n'aurais tu pas cherché à le défendre et le promouvoir, comme un film surprenant, inattendu,<br /> original?<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> Ce n'est évidemment qu'une pétition de principe, libre à toi de me croire ou pas, mais je peux affirmer que je l'aurais pourfendu de la même manière... Et même en tant que divertissement, je le<br /> trouve raté, c'est dire...<br /> <br /> <br />
A
<br /> Pour ce qui est du scénario, ca n'a rien à voir avec le talent (ce dont je te remercie au passage): s'il ne comportait pas tant de gouffres béants, il n'y aurait pas de problème...<br /> Quant à la 3D, deux hypothèses, encore une fois: s'il s'agit d'un film d'aventures à grand spectacle, alors je veux en prendre plein la vue. Si en revanche, il s'agit d'une fable écologique, ce que<br /> je veux bien admettre, et bien elle est tout simplement indigente, tout juste bonne à servir à des ados.<br /> Et quand tu parles de pamphlet politique, tu fais très mal à une série de réalisateurs qui ont fait des brulots autrement plus violents et malins... Parce que, à mon avis, en dehors des enfants de<br /> moins de 8 ans, auxquels de toutes facons le film n'est pas destiné, tout le monde a vu les paralleles avec les natifs américains ou avec les sociétés tribales, pour les Naavi, et avec divers<br /> conflits existants pour ce qui est de l'exploitation forcenée des ressources naturelles. Mais je peux t'affirmer que moults autres réalisateurs, engagés ou non, ont dénoncé ces mêmes faits avec<br /> infiniment plus d'intelligence et de subtilité, plutôt que cette charge grossière et maladroite.<br /> <br /> <br />
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X
<br /> <br /> Haha, j'ai bien rigolé en lisant ton billet (oui j'ai tout lu).<br /> <br /> <br /> Ceci dit, je te trouve extrêmement sévère avec ce film qui à mon avis est tout sauf le navet que tu décris.<br /> Au moins on peut reconnaître le travail de création artistique et scénaristique. Pour une fois, un film ne prend pas trop le spectateur pour une vache à lait et lui en donne pour son argent.<br /> Qu'on aime ou qu'on n'aime pas le film, on ne peut pas dire qu'il a été baclé, ou que c'est un film marchandise comme on en voit des dizaines à l'écran tous les ans.<br /> Je trouve que l'utilisation de la 3D a justement été sobre, lorsque le risque était clairement de nous en mettre plein la tête, à grand renfort d'objets qui traversent l'écran et nous<br /> arrivent en pleine poire.<br /> Ici, la 3D est utilisée comme support, et non comme finalité. Cela reste un détail technique du film, non pas une raison d'être.<br /> En ce qui concerne le scénario, avec ton talent de chroniqueur, tu pourrais prendre n'importe quelle chef d'oeuvre cinématographique et le tourner en dérision de la même manière. Donc c'est trop<br /> facile.<br /> <br /> Je reste persuadé qu'il y a de l'inventivité derrière l'apparente simplicité du scénario. Quelques messages cachés également, une critique ouverte de la politique américaine qui tranche avec les<br /> nanards hollywoodiens habituels, suintant de propagande impérialiste.<br /> <br /> Pour finir, ca reste une expérience visuelle intéressante, et je crois qu'Avatar sera tout de même le film référence d'un nouveau genre.<br /> <br /> <br /> <br />
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