En rose et bleu

Publié le par Vassili

Mesdames et messieurs bonsoir.

Comme la plupart d'entre vous le savent, enfin j'espère, ce week-end aura lieu le premier tour des élections municipales.

L'occasion ou jamais de faire une nouvelle diatribe enflammée contre le médias en général, et la presse en particulier.

Car s'il parait acquis qu'à défaut d'une deferlante rose, il pourrait bien y avoir une sacrée vague, emportant sur son passage l'essentiel des grandes villes hormi Bordeaux et peut-être Marseille, le moins que l'on puisse dire c'est que la presse aura appelé cette victoire de ses voeux.

Pour prendre un exemple proche, le quotidien Sud Ouest, incontournable par chez moi, a relayé avec complaisance des calomnies et diffamations sur un de mes proches, allant jusqu'à fausser des chiffres et refuser ensuite de faire un droit de réponse au nom de principes ridicules.

Et c'est ainsi depuis le début de la campagne. Ce quotidien n'a eu de cesse de dévaloriser les candiats de droite, quels qu'ils soient, pour mettre en avant les candidats socialistes. Prenons Bordeaux: les bordelais, pour beaucoup, prennent Rousset pour un vautour parachuté de Pessac en ayant flairé la faiblesse de Juppé. Ce faisant, il a oublié deux choses: la délimitation des circonscriptions, qui n'est pas la même que pour la députation, et le fait que le vote de juin était plutôt un vote sanction contre un maire qui se serait un peu trop dispersé. Bref, il va surement se prendre une belle volée. Ca sent le rousset (j'ai craqué).

Et bien depuis le début de la campagne, pas un article pour parler de cela, pour relever un fait politique important, mais en revanche des tartines indigestes sur Juppé et son passé pour lequel il a pourtant payé. Ils ont bien sûr noté que Juppé n'avait pas mis le logo de l'UMP sur son affiche... oubliant qu'il ne l'avait pas fait non plus en 1995 et 2001, époques où pourtant ce logo ne l'aurait aucunement desservi...

Et je le dis d'autant plus à l'aise que si je suis favorable à Juppé, je ne vote pas pour lui comme pour un vote national, et c'est là le deuxième écueil des médias à tous étages: TOUS, sans exception, à part évidemment ceux traditionnellement à droite, ont voulu faire de cette élection un vote national. Aberration. Dans un scrutin de ce genre, on élit le maire, c'est-à-dire celui qui va placer les ronds points, autoriser les travaux, etc. Quel rapport avec une quelconque dimension nationale? Du reste, il n'est pas rare de voir des électeurs de gauche voter à droite à cette occasion, et vice-versa. Car cette élection n'est pas une élection de parti, mais bien une élection de personne.

User ainsi du manque de bon sens politique des français me consterne. Encore une fois, je ne fais pas là une tirade partisane, si j'étais parisien je voterais probablement Delanöé, mais j'appelle au bon sens. Les campagnes de désinformation, par mauvaise volonté ou incompétence (et la question peut se poser), nuisent à la bonne démocratie et font que nous sommes notoirement le peuple le plus ingouvernable qui soit. Il faut avouer, aussi, que nous avons eu un passé difficile: nous avons élu Napoléon III pour faire la République, il rétablit l'Empire. En 1871, nous appelons de nos voeux la Monarchie, la République revient. En 1936, nous élisons Blum qui tient ses promesses: suspicieux, nous bloquons le pays. En 1946, nous voulons de Gaulle, il est écarté. En 1958 il promet l'Algérie Francaise avant de la libérer, Algérie que nous devions pacifier et où nous avions envoyé le contingent... En 2007, nous élisons un président rigoureux et determiné, et nous tombons sur Bling Bling Man...

Bref, tout ça pour dire qu'à force d'avoir exactement le contraire de ce que nous voulons, la tentation devient grande de voter pour le candidat adverse.., tentation appuyée par la complaisance journalistique, qui donne envie de mettre le feu au siège de ces journaux non sans avoir au préalable pendu les chefs de rédaction avec leurs tripes (mais je m'égare).

Car après tout, comme le dit Mr Ruffier, instituteur dans le Larzac, en éventrant un chat devant une maternelle médusée: si c'est interdit, c'est que c'est bon.

Publié dans Billets d'humeur

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